« Souheil a voulu s'approcher de Zahra, et la gifler, la gifler avec force, pour rien... juste pour ce trop-plein de joie qui se dégageait d'elle. Indifférent à l'homme qui avait passé son bras sous le sien, il a voulu lui faire du mal, à elle seule. Il l'a défiée du regard : "Je te laisserai t'en aller maintenant, mais je t'attends demain." » La guerre civile libanaise s'est achevée, pourtant elle couve toujours là-bas, dans la tête de Souheil. Là, s'entremêlent et se télescopent événements, situations et périodes de sa vie ; là, chaque émotion renferme son opposé : dialectique de l'amour et de la haine envers le frère aîné, crainte perpétuelle d'une épouse qui prend soin de lui mais qu'il soupçonne d'attendre sa mort, et une ancienne