Et ce livre en témoigne, récit dense et lyrique, chronique cynique et grave d’une société multicolore qui tente de redresser la tête après quinze ans de guerre. Le livre début à la fin du conflit, début 1990, et en dépeint toutes les absurdités de la société civile qui devait alors panser ses plaies tout en essayant de rendre justice et de maintenir une paix fragile.
Ainsi, dans un petit village perché sur les hauteurs de Beyrouth, une famille tente de se maintenir la tête hors de l’eau, les al-Baz, mais les fastes d’antan se sont bien évaporés au cours du temps, et la grande maison n’a plus le lustre qui appuyait la légende. A tel point que Julia, la veuve de Francis, et ses deux fils vivent réfugiés dans les étages, et que les caves ont été abandonnés aux Arabes, ces bédouins qui viennent d’on ne sait où, et se comportent bizarrement. Le parc est à l’abandon et se transforme à vue d’œil en décharge quand, les dimanches de beau temps, les citadins viennent estiver et laissent papiers gras et bouteilles vides...