Du jour au lendemain, la vie de Faten bascule. Sur fond de guerre du Liban, la jeune fille de quinze ans quitte son village natal pour se rendre à Beyrouth et devenir la servante de la famille Zein. Finies les études, finie la liberté… Mais Faten a un rêve : devenir infirmière. Elle ne veut pas y renoncer. Elle demande de l’aide à un jeune voisin dont elle est amoureuse, récupère les livres et les cahiers de son amie d’enfance, consacre son temps libre aux études, tout cela dans le plus grand secret : personne ne comprendrait qu’une servante prépare le baccalauréat… Cette volonté farouche de s’en sortir, cette envie de s’accrocher, vont porter leurs fruits : Faten réussira aux épreuves de la première partie du baccalauréat libanais et trouvera un travail de nuit dans un hôpital, ce qui lui permettra de rester à Beyrouth et de préparer la deuxième partie du baccalauréat. Les conflits avec son père et la famille Zein, l’incompréhension des uns et des autres n’y changeront rien. La jeune fille a décidé de prendre son destin en main, tout en étant consciente du prix de sa liberté si chèrement conquise… La fin est ouverte : au lecteur de décider si Faten va renouer avec Marwan, son amoureux qui s’est fiancé avec une jeune fille de bonne famille avant de s’en séparer et si elle va réussir à devenir infirmière…
Ce roman, qui aborde de front des thèmes « dérangeants » mais néanmoins bien présents dans la société libanaise, est novateur dans son style aussi. Des phrases courtes, percutantes, qui vont droit au but, un rythme soutenu, des chapitres ramassés, un style dépouillé contrastent avec les tournures longues et descriptives généralement de mise dans les romans pour adolescents en langue arabe. Le livre, en tant qu’objet est beau, soigné, d’une finition parfaite. Il a reçu le prix du Salon du livre de Beyrouth 2010. Dès 13 ans.