Le récit de Milan Belegisanin, ainsi que son œuvre dans son ensemble, ont une compassion profonde et authentique pour les expériences et les détours humains qui accompagnent la véritable maturité de l'homme et du créateur, mais en même temps, ils sont imprégnés de désirs profonds et enfantins d’harmoniser le monde passionné des adultes. Le réalisme magique de sa narration revient au rêve comme source, laissant des histoires qui, tels des papillons bleus, vacillent entre l'étrange et le merveilleux, entre le cercle grinçant et bruyant du quotidien dans lequel nous sommes retenus par les chaînes de l'habitude, les obligations, la peur et la fuite libre du sommeil. Comme les prophéties de Gringo Becar, ces histoires sont un possible "jugement, que la propre peur, mais aussi le propre désir - accomplit". Le jugement selon lequel le monde est ce que nous voyons et avons l'intuition de lui, ce dont nous rêvons autant que ce qui se passe "réellement", et selon lequel, en fin de compte, nous choisissons toujours ce que nous voyons : un nuage de papillons de nuit. qui se sont installés dans un placard longtemps fermé ou les papillons bleus miraculeux « créés à partir des papillons dans le ventre de la fille du maître », qui « à un moment donné, ont volé du ventre dans le placard » ; un ange insensible au froid de la neige ou un hermaphrodite auquel sont attachées des ailes d'oiseau.
Milana Belegisanina, dubokog, istinskog saosecanja za ljudska iskusenja i stranputice kakvo donosi istinska zivotna zrelost coveka i stvaraoca, ali, istovremeno, njih prozima duboka, decja zelja za harmonizacijom strasnog sveta odraslih. Magicni realizam njegovog pripovedanja vraca se snu kao svom izvoristu ostavljajuci price koje, poput plavih leptira, trepte izmedju cudnog i cudesnog, izmedju skripavog, klepetavog kruga svakodnevice u kojem smo sputani lancima navike, obaveza, straha i slobodnog uzleta sna. Poput prorocanstava Gringa Becara ove price su moguca „presuda, koju sopstveni strah, ali i sopstvena zelja – ispunjava“. Presuda po kojoj je svet ono sto u njemu vidimo i naslutimo, ono sto sanjamo koliko i ono sto se „stvarno“ zbiva, i po kojoj, na kraju, uvek biramo sta je ono sto vidimo: oblak moljaca koji su se zakotili u dugo zatvorenom ormanu ili cudesni plavi leptiri „nastali iz leptirica u stomaku gazdine cerke“, koji su „u jednom trenutku, iz stomaka odleprsali u orman“; andjeo neosetljiv na hladnocu snega ili hermafrodit kome su nalepili pticja krila. Iz recenzije Ljiljane Pesikan-Ljustanovic