Je n’ai jamais écrit de littérature pour publier des livres, mais pour vivre dedans. Chaque livre était pour moi un monde nouveau et spécial, une nouvelle expérience comme un nouvel amour ou comme un nouveau voyage (oui, parfois aussi comme une nouvelle maladie).
J'ai vécu, en écrivant Théodoros, des histoires d'amour, des histoires héroïques, des histoires atroces, des histoires réelles et fantastiques, voluptueuses et cruelles, passées dans différents espaces géographiques et époques historiques, que je m'amusais à reconstituer avec précision, mais aussi avec un sourire ironique. J'ai plongé dans les chemins bifurqués de la Bible, du livre sacré éthiopien Kebra Nagast et de notre Alexandrie, trouvant en chacun d'eux une expressivité étonnante et sans fin. Au milieu de la pandémie, des guerres, des dépressions et des déceptions d'aujourd'hui, j'avais besoin de vivre un moment dans le silence de la chapelle peinte de cinabre et de vermillon d'un monde qui revient toujours, comme le tournesol, au seul chose que j'apprécie vraiment, la beauté. -Mircea Cartarescu Couverture rigide
N-am scris niciodata literatura ca sa public carti, ci ca sa traiesc in ele. Fiecare carte a fost pentru mine o lume noua si speciala, o experienta noua ca o noua indragostire sau ca o noua calatorie (da, uneori si ca o noua boala).
Am trait, scriind Theodoros, povesti de dragoste, povesti eroice, povesti atroce, povesti reale si fantastice, voluptuoase si crude, petrecute in spatii geografice si epoci istorice diferite, pe care m-am amuzat sa le reconstitui cu acribie, dar si cu un zambet ironic. M-am afundat pe cararile ce se bifurca ale Bibliei, ale cartii sfinte etiopiene Kebra Nagast si ale Alixandriei noastre, gasind in toate o expresivitate uimitoare si fara sfarsit. In mijlocul pandemiei, al razboaielor, al depresiilor si deceptiilor zilei de azi, am avut nevoie sa traiesc o vreme in tacerea de capela zugravita cu sineala si chinovar a unei lumi care se-ntoarce mereu, ca floarea-soarelui, catre singurul lucru pe care-l pretuiesc cu adevarat, frumusetea. - Mircea Cartarescu
