Fram n'était qu'un ours blanc, mais un ours souvent plus humain que certaines personnes. Même les ours ne lui ont pas pardonné, et beaucoup de gens ne l’ont pas compris. Tout le monde, petits et grands, se presse aux représentations du cirque Strutki pour voir Fram, l'ours polaire. Les autres numéros avec des tigres, des singes et des clowns seraient bien, mais Fram fait aussi le bonheur du public. Guidé, doux et malin, faisant du vélo et boxant ou distribuant des bonbons aux enfants, il conquiert les spectateurs et tout le cirque résonne de leurs cris : Nous voulons Fram ! Nous voulons Fram! Nous voulons Fram! un soir, l'ours sort sous les acclamations du public, s'assoit au milieu de la scène et met sa tête dans ses mains. Il ne sait pas ce qui lui arrive et ce qui lui est arrivé, mais il sait que depuis un moment il fait un rêve qui ne lui donne pas la paix : il voit dans son sommeil des étendues de glace sans fin, le ciel avec des aurores boréales, des couches flottantes, un ours blanc qui l'appelle... et cet appel est plus fort que tous les rires qu'il provoque avec son charabia. J'ai parcouru les galeries d'images partout : j'ai cherché des costumes et des affiches de cirque, des luges, des glaciers, j'ai suivi la route de Nansen, les rues du vieux Bucarest, les caravanes de cirque : je suis remonté dans le passé pour pouvoir restituer au mieux les deux mondes de Fram aux lecteurs d'aujourd'hui. Du jaune-ocre vif du monde du cirque au bleu-gris froid du nord, les images sont apparues naturellement, en même temps que le texte. Fram se transforme avec l'histoire, cherchant sa place, étant à la fois un ours et un homme sans perdre sa crédibilité. On ne rencontre pas très souvent un tel livre. Couverture rigide

Fram era numai un urs alb, insa un urs adesea mai omenos decat unii oameni. Aceasta nu i-o iertau nici ursii, nu o intelegeau nici multi oameni. Toata lumea, cu mic, cu mare, se buluceste la reprezentatiile Circului Strutki, vrand sa-l vada pe Fram, ursul polar. Or fi bune si celelalte numere cu tigri, maimute si clovni, dar tot Fram e rasfatatul publicului. Ghidus, bland si destept, mergand pe bicicleta si boxand sau impartind bomboane copiilor, ii cucereste pe spectatori si circul intreg rasuna de strigatele lor: Vrem Fram! Vrem Fram! Vrem Fram! intr-o seara, ursul iese in uralele publicului, se asaza in mijlocul scenei si isi pune capul in maini. Nu stie ce se petrece cu el si ce l-a apucat, dar stie ca de la o vreme are un vis care nu-i da pace: vede in somn intinderi nesfarsite de gheata, cerul cu aurora boreala, sloiuri plutitoare, un urs alb care-l cheama la el... si chemarea aceea e mai puternica decat toate rasetele pe care le starneste cu giumbuslucurile lui. Am batut galerii de imagini in lung si in lat: am cautat costume de circ si afise, sanii, ghetari, am urmarit drumul lui Nansen, strazi din vechiul Bucuresti, caravane de circ: m-am intors in trecut ca sa pot reda cat mai bine pentru cititorii de azi cele doua lumi ale lui Fram. De la galbenul-ocru stralucitor al lumii circului, la albastrul-gri rece al nordului, imaginile si-au facut aparitia firesc, deodata cu textul. Fram se transforma odata cu povestea, cautandu-si locul, fiind urs si om in acelasi timp fara a-si pierde credibilitatea. Nu te intalnesti foarte des cu asa o carte.